Tout comme d’autres comportements à risque (conduire une voiture par exemple), il n’y a pas de moyen de consommer du cannabis sans aucun risque, mais il est définitivement possible de faire certaines choses pour que ta consommation soit moins risquée.
Deux facteurs de risque importants dans le développement d’une psychose pourraient ne pas s’appliquer si tu consommes déjà du cannabis, mais nous allons les mentionner au cas-où. Le premier est d’avoir un historique familial de psychose ou de schizophrénie. Tu peux t’informer à ce sujet en demandant à un membre de ta famille biologique, puisque la recherche démontre que la composante génétique est plus importante que la composante sociale dans le risque de psychose ou de schizophrénie. Par contre, il arrive qu’une famille ne veuille pas divulguer son historique par gêne, par honte, par peur d’être stigmatisée ou même par manque de connaissance des détails de son historique. La schizophrénie et la psychose sont tous deux des termes médicaux, donc tu pourrais aussi vouloir t’informer au sujet de « dépression nerveuse » ou de « rupture avec la réalité ». Si un de ces événements s’est déjà produit, ce n’est pas nécessairement une psychose ou la schizophrénie, mais ça peut t’aider à avoir une idée d’occurrences potentielles. À noter que la schizophrénie ne veut pas dire « double personnalité », bien qu’assez répandue, cette idée est fausse.
L’autre facteur de risque est ton âge d’initiation au cannabis. Commencer à consommer du cannabis en bas âge, avant l’âge de 15 ou 16 ans, est associé à un risque accru de développer une psychose. Le cerveau poursuivant sa maturation jusqu’à environ 25 ans, il est plus vulnérable au stress et aux effets de la consommation de cannabis avant cet âge. De plus, le développement cérébral se faisant si rapidement, le fait d’attendre même un ou deux ans peut faire une différence. Donc, attendre d’avoir plus de 15 ou 16 ans est un moyen de réduire ton risque et attendre à l’âge de 25 ans, quand ton cerveau est complètement développé, est encore mieux. Toutefois, ceci peut être réaliste pour certain.es et pas du tout pour d’autres.
Heureusement, il y a deux façons contrôlables de réduire ton risque qui peuvent commencer aussitôt que tu es prêt.e : réduire ta fréquence de consommation et la teneur en THC de ton cannabis. Une fréquence élevée de consommation, en particulier la consommation quotidienne ou presque, est liée à un risque plus élevé de psychose. Plus précisément, les personnes qui consomment du cannabis de manière intensive sont 4 fois plus à risque de psychose comparées à celles qui ne consomment pas, quoiqu’il demeure plusieurs débats quant à la proportion de ce lien qui est de nature « cause à effet » et celle qui ne représente qu’une occurrence simultanée. Tu pourrais néanmoins réduire ta fréquence de consommation comme moyen de diminuer ce facteur de risque.
Si tu consommes fréquemment, réduire ta fréquence peut aussi te bénéficier d’autres façons, comme en diminuant ta tolérance : comme ça, tu peux avoir le même effet avec moins de cannabis, réduisant ainsi tes dépenses et augmentant ton plaisir à chaque fois puisque ça fera moins partie de ta routine. L’autre manière de réduire ton risque est en consommant une variété de cannabis à plus faible teneur en THC.
Si tu ne sais pas ce qu’est le THC, nous l’expliquons en détail ici. Réduire le taux de THC du cannabis signifie habituellement aussi augmenter le taux de CBD, ce qui peut protéger des risques que pose le THC pour la psychose.
Tout comme réduire ta fréquence de consommation, réduire ta teneur en THC peut être agréable : tu pourrais vivre un « high » différent ou être capable d’être plus actif.ve après ta consommation. Si tu n’es pas au courant de la teneur en THC de ton cannabis, tu peux toujours le consommer en plus petites quantités afin de réduire ton apport total de THC.
Ce que nous venons de présenter sont des facteurs de risque propre au développement de la psychose, mais si tu veux en apprendre plus sur comment réduire tes risques par rapport à ta consommation de cannabis en général, nous en discutons ici.