Nous allons commencer par te donner une réponse que tu aurais peut-être pu deviner : ça dépend.

Le cannabis peut avoir des effets entièrement contradictoires, ce qui peut mener à beaucoup de confusion. L’effet du cannais sur la santé mentale dépend de plusieurs facteurs liés à notre corps, ainsi qu’au type de cannabis consommé. Ça peut nous relaxer ou nous faire vivre de l’anxiété, améliorer ou empirer le sommeil, réduire les nausées ou mener à des vomissements, stimuler ou couper l’appétit… c’est vraiment une sorte de « yin » et de « yang ». Ressentir les effets désirés sans les effets négatifs requiert une réflexion approfondie.

Commençons par examiner les liens entre différents groupes de symptômes de problèmes de santé mentale. La plupart de la recherche a jusqu’à présent examiné les symptômes intériorisés, c’est-à-dire les troubles de santé mentale difficiles à reconnaître de l’extérieur et qui sont ressentis très personnellement comme la dépression, l’anxiété et le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Il y a aussi les symptômes extériorisés, c’est-à-dire des problèmes qui sont plus visibles, comme les troubles de conduite et d’opposition et, parfois, le trouble de déficit d’attention et d’hyperactivité (TDAH).

« Au début, ça calmait toute les douleurs et la dépression puis tout est revenu en arrière -il a d’un coup provoqué de la douleur et des pensées dépressives ».

Si nous examinons l’association générale entre la consommation de cannabis et les troubles de santé mentale, nous notons que les personnes qui consomment du cannabis vivent plus souvent des difficultés au niveau de leur santé mentale. La question devient alors : lequel vient en premier?

Les symptômes extériorisés sont généralement prédicteurs d’une consommation future de cannabis. Ceci ne signifie pas nécessairement que si quelqu’un résiste beaucoup à l’autorité et aux règles, il ou elle sera inévitablement mené.e à consommer du cannabis. Il peut y avoir plusieurs autres facteurs importants qui entrent en ligne de compte comme leurs relations avec leur famille, leurs proches et leurs enseignant.es, ainsi que leur performance à l’école. Cependant, tandis que certains symptômes intériorisés, telle la dépression, prédisent parfois la consommation de cannabis, d’autres études démontrent que la consommation de cannabis prédit les symptômes intériorisés subséquents, encore une fois particulièrement pour la dépression et la psychose. Si tu cherches à t’informer davantage sur la psychose en particulier, nous avons examiné les facteurs de risque (qui est plus à risque de développer une psychose liée à sa consommation de cannabis), les méthodes de réduction des méfaits pour la psychose et le cannabis et les façons de différencier un « bad trip » d’un épisode de psychose.

Il est possible que tu te poses aussi des questions sur les effets à court terme et sur les liens entre le cannabis et l’anxiété. Pour l’instant, il n’y a pas de certitude quant aux effets à court terme du cannabis sur la santé mentale, mais il semble qu’il y ait un lien entre la consommation de cannabis et une réduction de certains types de mémoire au cours des prochains jours, ce qui peut s’avérer frustrant. Certaines personnes peuvent se sentir moins motivées, mais cela reste discutable d’un point de vue scientifique. Si tu sens que le cannabis pourrait être en train d’affecter ta santé mentale, d’une manière positive ou négative, tu peux tenir un journal de bord dans lequel tu notes comment tu te sens à chaque jour, notant aussi quand tu consommes du cannabis. N’oublie pas de détailler tes habitudes de sommeil, ton appétit, ton humeur, tes interactions sociales et ta consommation d’autres substances, telles que l’alcool, dans ton journal de bord. Un avantage additionnel est que certaines personnes trouvent que cette pratique en soi aide leur santé mentale!