Questions et réponses2024-02-26T16:41:48+00:00

Questions et réponses

Bon à savoir

Nous avons rassemblé plusieurs questions que nous avons reçues de nos pair.es et y avons fourni des réponses. L’ensemble de notre contenu a été examiné par des expert.es cliniques et universitaires pour s’assurer que nous t’offrons l’information la plus exacte possible.

Nous avons également inclu des commentaires de jeunes ayant vécu des épisodes de psychose et  qui ont participé à un projet de recherche, afin de mieux comprendre la diversité des expériences vécues.

Bon à savoir

Nous avons rassemblé plusieurs questions que nous avons entendues de nos pair.es et y avons fourni des réponses. Tout notre contenu a été examiné par des expert.es cliniques et universitaires pour s’assurer que nous t’offrons l’information la plus exacte possible.

Nous avons également inclu des commentaires de jeunes ayant vécu des épisodes de psychose et qui ont participé à un projet de recherche passé, afin de pouvoir comprendre la diversité des expériences vécues.

Comment puis-je reconnaître si la consommation de cannabis de mon ami.e devient un problème?2020-04-13T20:33:23+00:00

La réponse courte est que tu ne pourras pas le savoir avec certitude, mais tu peux quand même repérer quelques signes d’une consommation problématique.

Tu pourrais d’abord demander à ton ami.e s’il/elle sent que sa consommation de cannabis est malsaine ou nuit à l’atteinte de ses buts personnels. Il est possible que tu ne saches pas ce qui motive sa consommation et les indicateurs d’une consommation importante – consommer à chaque jour ou presque, consommer beaucoup (par exemple, plus de 1 ou 2 grammes par jour), consommer avant midi ou même directement au réveil – ne sont pas toujours signes d’une consommation problématique.

Plutôt, les personnes qui tentent d’examiner la consommation problématique d’un point de vue extérieur, comme les clinicien.nes ou les chercheur.es, posent habituellement des questions comme : « Ta consommation de cannabis te cause-t-elle des problèmes? » ou « Passes-tu plus de temps que tu le voudrais à être gelé.e ou à penser à être gelé.e? ».

Évidemment, cet outil doit être utilisé seulement à titre indicatif et ne pourra pas te permettre d’établir avec certitude que la consommation de quelqu’un est problématique. Pour mieux comprendre la consommation de ton ami.e, tu peux aussi considérer sa raison principale de consommer, car différents motifs de consommation sont associés avec différents niveaux de risque d’une consommation problématique.

Par exemple, si ton ami.e consomme pour faire face à des problèmes auxquels il/elle est confronté.e, le risque de développer une consommation problématique sera plus prononcé. Par contre, ça peut aussi vouloir dire qu’il/elle vit un moment difficile et n’a peut-être pas accès à d’autres ressources pour l’aider. Nous examinerons ici plus en détail les différentes raisons de consommer.

« Fumer du weed c’est l’fun. Sans aucun doute. Ça enlève aussi l’anxiété et la dépression. Mais ce que je savais pas c’est que le weed cause aussi l’anxiété et la dépression. Sans parler de la psychose, de la paranoïa et d’autres choses désagréables ».

Finalement, il y a aussi les préoccupations à propos de la dépendance au cannabis. Les personnes dépendantes au cannabis peuvent ressentir des symptômes de sevrage lorsqu’elles cessent de consommer, comme de l’anxiété, une impression de malaise, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, une perte d’appétit ou, dans certains cas, de l’agressivité. Si tu crois que c’est le cas de ton ami.e, tu pourras trouver plus d’information sur la dépendance au cannabis ici

« …En même temps, j’aime pas comment ça me fait sentir après, même si ça me réconforte. Je perds ma motivation pour la journée, comme avec un hangover… j’ai des hauts et des bas, je me sens bien, je ris, je m’amuse… et ensuite je commence à m’inquiéter à propos de certaines choses et à ressentir de la fatigue… »

Une consommation problématique de cannabis peut être difficile pour la personne qui consomme, mais aussi pour les personnes qui l’entourent. Si tu cherches des ressources pour mieux soutenir ton ami.e et toi-même, tu peux aussi consulter notre section ressources ou nous contacter directement.

Comment puis-je savoir si quelqu’un vit une psychose après avoir consommé du cannabis ou si c’est « juste un bad trip » ?2020-04-13T20:52:29+00:00

Commençons par dire que peu importe s’il s’agit d’une psychose ou d’un « bad trip », les deux peuvent être très effrayants et désagréables, alors c’est bien que tu t’informes! Lors d’un « bad trip », tu peux te sentir paranoïaque ou super anxieux.se parce que tu es trop intoxiqué.e. La différence est qu’avec un « bad trip », ces sentiments sont temporaires et se dissipent lorsque le cannabis ne fait plus effet.

Cependant, la psychose peut aussi impliquer des sentiments de paranoïa ou d’anxiété, mais c’est bien plus que ça. Un des aspects principaux d’un épisode de psychose qui se distingue d’un bad trip est la rupture avec la réalité, ce qui pourrait comprendre des hallucinations (voir, entendre, sentir ou goûter des choses qui ne sont pas réelles) ou des symptômes de délire (des croyances qui ne sont pas vraies, comme penser que tout le monde nous veut du mal). L’expérience peut aussi aller dans le sens opposé, où la personne ne ressent plus rien. Ces expériences peuvent être particulièrement stressantes et déstabilisantes. Dans certains cas, la personne pourrait devenir agitée, dépourvue de ses moyens ou paraître moins cohérente qu’à l’habitude.

« Ça intensifiait les hallucinations et les pensées existantes et ensuite créait une quantité massive d’anxiété ».

Si la personne vit une détresse qui semble être plus cohérente avec la réalité, il y a plus de chances que ce soit un « bad trip ». Peut-être qu’elle est très triste ou déprimée, ou peut-être qu’elle est stressée, car son cœur bat si vite qu’elle croit avoir une crise cardiaque. Le cannabis augmente effectivement le rythme cardiaque et, quoique le risque d’une crise cardiaque soit extrêmement mince chez les personnes sans antécédents de troubles cardiaques, cette crainte est déjà plus cohérente avec la réalité que, par exemple, la peur d’une conspiration gouvernementale contre soi.

« Je me sentais comme si des personnes me poursuivaient, vraiment paranoïaque ».

Peu importe la nature de l’expérience, « bad trip » ou psychose, elle devrait être sérieusement considérée comme un indicateur que le cannabis ne fonctionne pas bien pour quelqu’un.

Si tu lis ce texte et tu penses que ton expérience ou celle de quelqu’un que tu connais pourrait avoir été un épisode de psychose, nous traitons ici de ce que cela pourrait signifier par rapport au risque de développer la schizophrénie.

Tu as une autre question?

Pose-la ici et nous répondrons aux questions les plus fréquemment posées.
Est-ce que le cannabis peut créer une dépendance?2020-03-31T13:37:54+00:00

Le cannabis peut certainement créer une dépendance, mais il se peut que tu aies entendu des débats au sujet de la nature de cette dépendance.

La source de ces débats est que pour le cannabis, dans certains cas, la dépendance n’inclut que des symptômes psychologiques (avoir besoin de cannabis ou ressentir de l’anxiété ou de la dépression lorsque tu n’as pas consommé depuis un ou deux jours) et non des symptômes physiques, ce qui amène certain.es à se demander si ça constitue une réelle dépendance. Toutefois, il est aussi possible que d’autres ressentent des symptômes physiques comme des douleurs au niveau de l’abdomen, des tremblements ou des maux de tête. Cependant, ces symptômes sont moins fréquents.

La dépendance au cannabis peut aussi sembler moins extrême que celle à d’autres drogues.

« Au début c’était si mes ami.es en avaient… après j’en achetais moi-même… après une ou deux fois par semaine… après chaque jours à plusieurs fois par jour ».

Ceci dit, le cannabis fait partie des substances addictives et mène à une dépendance chez environ 1 consommateur.trice sur 10.

Considérant qu’environ 15% des Canadien.nes âgé.es de 15 ans ou plus (ou 4,4 millions de personnes) ont consommé au cours de la dernière année, ceci signifierait un total de 66 000 personnes vivant une dépendance. Une initiation précoce (en bas âge) et un usage de cannabis à taux élevé de THC (autrement dit, à puissance élevée) peuvent augmenter ce risque. Ce dernier est beaucoup plus petit que pour d’autres drogues comme l’alcool ou le tabac, mais demeure considérable, particulièrement lorsque ces facteurs de risque entrent en ligne de compte.

« Je fumais du weed toute la journée à chaque jour pour faire face à mes problèmes au lieu de les aborder directement ».

Les personnes ayant une dépendance au cannabis ont généralement des symptômes de sevrage lorsqu’elles cessent leur consommation comme de l’anxiété, de fortes sensations de malaise, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, une perte d’appétit ou, dans certains cas, de l’agressivité.

Malheureusement, il n’y a actuellement pas de traitement efficace pour un trouble de dépendance au cannabis. La dépendance à n’importe quelle drogue peut être une situation difficile à aborder, en partie dû au stigma qui l’accompagne. Par contre, s’informer (en lisant cette réponse, par exemple!) est un excellent point de départ pour démystifier la dépendance.

Si tu veux avoir une meilleure idée de certains indicateurs d’une consommation problématique qui peut, dans certains cas, précéder la dépendance, tu peux consulter ce questionnaire. Tu peux aussi en lire plus à ce sujet ici ou consulter nos ressources.

J’ai vécu un épisode de psychose lié au cannabis, est-ce que ça veut dire que je vais développer la schizophrénie?2020-04-13T18:12:09+00:00

C’est possible, mais pas nécessairement.

Commençons avec quelques définitions pour s’assurer d’être sur la même longueur d’onde :

Psychose : une rupture avec la réalité caractérisée par des hallucinations, des fausses croyances (délires), des facultés de jugement et de pensée affaiblies, ainsi qu’un manque de motivation.

Pharmacopsychose ou psychose induite par les substances : La consommation de drogues comme le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy, la kétamine, le LSD, les amphétamines et l’alcool peut parfois causer des symptômes de psychose. Lors d’une pharmacopsychose, une fois que les effets de la drogue se dissipent, les symptômes de psychose peuvent se résoudre spontanément ou bien peuvent nécessiter un traitement médical. La durée des symptômes et leur intensité (gravité) sont considérées par les expert.es lors de l’évaluation d’un diagnostic potentiel de pharmacopsychose ou de psychose induite par les substances.

Schizophrénie : [cette définition est empruntée à nos ami.es de l’Association canadienne pour la santé mentale] : « La schizophrénie est une maladie mentale qui influence la façon de comprendre et d’interagir avec le monde extérieur.

Lorsqu’un épisode survient, les gens peuvent avoir l’impression que les choses qui les entourent semblent différentes ou étranges. Ils peuvent commencer à avoir de la difficulté à se concentrer, à penser ou à communiquer clairement ou à participer à leurs activités habituelles.

À l’apogée de l’épisode, les gens peuvent avoir des pertes de contact avec la réalité. C’est ce qu’on appelle des psychoses et elles peuvent prendre la forme d’hallucinations (des sensations comme des voix qui ne sont pas réelles) et de délires (des convictions fortes qui ne sont pas vraies comme celle d’avoir des super-pouvoirs). Certaines personnes se sentent à plat ou engourdies. Leur humeur, leur motivation et leurs capacités d’accomplir des tâches peuvent aussi changer. Après un épisode, les signes peuvent continuer pendant un certain temps. Les gens peuvent se sentir agités, isolés des autres ou avoir du mal à se concentrer. »

« Je n’avais jamais réalisé que c’était la psychose, j’ai commencé à paranoïer quand je fumais du weed…. J’ai seulement réalisé plus tard et fait le lien ».

Alors, la schizophrénie peut être décrite comme un type de psychose qui dure habituellement plus longtemps. Cependant, il y a plusieurs types de psychose. Certaines sont brèves et ne durent que quelques heures ou quelques jours, tandis que d’autres peuvent durer plusieurs mois ou années. Il est important de noter que le simple fait d’avoir eu une psychose ne signifie pas nécessairement que cela se poursuivra, en partie parce qu’il y a plusieurs éléments qui peuvent provoquer des psychoses sans que cela ne relève de la schizophrénie.

Certaines drogues (incluant le cannabis) peuvent induire des psychoses, tout comme d’autres troubles mentaux, tels les troubles bipolaires et d’autres conditions comme le stress extrême, le manque de sommeil important ou les traumatismes.

L’essentiel à retenir est que, quoique tu puisses te sentir effrayé.e et/ou préoccupé.e, d’une manière ou d’une autre, plusieurs sources de soutien s’offrent à toi.

Nous en avons rassemblé plusieurs ici pour t’offrir un point de départ. Tu peux toujours nous contacter pour de plus amples détails. Il nous fera plaisir d’échanger avec toi, mais pour un soutien immédiat, nous te recommandons fortement de contacter le service de soutien le plus proche.

Quelles sont les faits fondamentaux en ce qui a trait au cannabis?2020-03-31T13:52:15+00:00

Cette page représente un excellent point de départ, mais nous te prévenons qu’il y en a beaucoup plus à apprendre juste à propos de la base!

Une bonne ressource pour commencer est le document « Cannabases » de l’Association canadienne de santé publique, qui couvre les différents plants et les produits, les méthodes de consommation, les raisons de consommation et certaines méthodes pour réduire les méfaits qui y sont associés. Nous avons aussi discuté des raisons de consommer plus en détail ici, ainsi que certaines façons de réduire les risques ici.

Il se peut que tu aies entendu parler de différentes variétés de cannabis. Quoiqu’il y ait beaucoup d’informations à propos des différentes propriétés des deux variétés principales, Sativa et Indica, sur le plan scientifique (et légal), il n’y a aucune différence entre ces deux types de cannabis. Tous les plants actuellement en circulation sont considérés comme étant de type Cannabis Sativa L.

Ces variétés étaient initialement distinctes et provenaient de différentes régions du monde. Cependant, à la suite d’années de croisements entre les espèces de cannabis, les études démontrent qu’il n’y a plus de différences significatives entre les plants étiquetés Indica par rapport à ceux étiquetés Sativa. Les plants ayant subi des croisements sont parfois étiquetés « hybrides » mais, en pratique, tous les plants sont hybrides. L’existence de plusieurs espèces de cannabis et leur nombre exact sont présentement au cœur de débats.

« C’était aidant pour moi d’en apprendre plus sur différentes variétés et comment elles affectaient ma psychose ».

Pour mieux comprendre ce qui est dans le cannabis : il existe deux molécules clés nommées tetrahydrocannabinol (THC) et cannabidiol (CBD).

Il y a plusieurs autres caractéristiques et différences significatives entre les différentes variétés de cannabis, particulièrement en ce qui a trait au taux de THC et de CBD.

Le THC est la molécule responsable de la sensation d’être « gelé.e » (en termes plus scientifiques, elle a un effet d’intoxication plus prononcé), tandis que le CBD n’a pas d’effet intoxicant et contribuerait plutôt au sentiment de détente. Le CBD est responsable pour plusieurs des bénéfices médicaux associés au cannabis, quoique le THC se mérite aussi une place dans le monde du cannabis médical.

« Quand j’ai changé d’une variété élevée en THC à une autre élevée en CBD, ça a fait une grosse différence ».

Les variétés à haute teneur en THC ont habituellement un taux faible en CBD. Il y a quelques décennies, les taux de THC et de CBD étaient plus équilibrés, mais le cannabis de nos jours est plus élevé en THC et il est donc plus difficile de trouver une variété plus riche en CBD, bien que ça pourrait être meilleur pour ta santé.

Y a-t-il des personnes qui sont plus à risque que d’autres de vivre une psychose ou de développer la schizophrénie à cause de leur consommation de cannabis?2020-04-13T18:04:26+00:00

Oui. Il y a certains facteurs qui rendront une personne plus susceptible qu’une autre à vivre une psychose liée à sa consommation de cannabis.

Certains de ces facteurs sont propres à toi, tandis que d’autres dépendent de ta consommation de cannabis, rendant ces derniers plus faciles à contrôler si tu choisis de consommer.

Certaines choses qui sont hors de ton contrôle, mais qui sont toutefois importantes à prendre en considération sont les traumatismes à l’enfance ainsi que les abus, qu’on appelle parfois « expériences négatives vécues pendant l’enfance ». Le fait d’avoir un historique personnel d’abus ou de traumatismes à l’enfance (par exemple sexuel, physique ou de négligence) est un facteur de risque important dans le développement éventuel d’une consommation problématique de substances ou de troubles de santé mentale. De plus, les jeunes qui ont grandi autour de membres de la famille ayant une consommation problématique de substances et des troubles de santé mentale peuvent être plus à risque de développer une dépendance ou un trouble de santé mentale comparativement aux jeunes qui ne partagent pas cette vulnérabilité. Quoiqu’il soit important pour toi de connaître ta propre vulnérabilité, il est aussi important de noter que les jeunes qui ont vécu des abus et des traumatismes peuvent se rétablir et en guérir avec le soutien et les traitements appropriés.

Une autre chose qui est impossible à contrôler, mais qui pourrait avoir une forte influence sur ton risque de vivre une psychose liée au cannabis, est le fait d’avoir un historique familial de psychose ou de schizophrénie. Tu peux t’informer à ce sujet en demandant à un membre de ta famille biologique, puisque les recherches existantes démontrent que la composante génétique est plus importante que la composante sociale en ce qui a trait au risque de psychose ou de schizophrénie. Par contre, il arrive qu’une famille ne veuille pas divulguer son historique par gêne, par honte, par peur d’être stigmatisée ou même par manque de connaissance des détails de son historique.

La schizophrénie et la psychose sont des termes médicaux, alors tu pourrais aussi vouloir t’informer au sujet d’historique de « dépression nerveuse » ou de « rupture avec la réalité ». Si un de ces événements s’est produit, ce n’est pas nécessairement une psychose ou la schizophrénie, mais ça peut t’aider à avoir une idée d’occurrences potentielles. À noter que la schizophrénie ne veut pas dire « double personnalité », bien qu’assez répandue, cette idée est fausse.

« Je pense que ça a pu jouer un rôle dans la vitesse à laquelle les choses se sont passées, [en particulier] la psychose, définitivement. Je pense que ça peut [la] déclencher chez les personnes à risque, mais pas nécessairement chez tout le monde ».

Si tu as un historique familial de psychose ou de schizophrénie, il est certain qu’il est plus sécuritaire pour toi de ne pas consommer du cannabis. Ceci est particulièrement le cas pour les liens proches et directs, comme les parents, les frères et sœurs et, par-dessus tout, un jumeau ou une jumelle identique.  Cependant, nous ne sommes pas ici pour te dire quoi faire, alors voici quelques façons de réduire ton risque de psychose si tu choisis quand même de consommer du cannabis en connaissant ton historique familial :

Essaie d’attendre de consommer jusqu’à ce que tu aies au moins 17 ou 18 ans. Si tu es plus âgé.e et que tu n’as pas encore commencé, mais que cela t’intéresse, 25 ans est un âge encore plus sûr. Le cerveau poursuivant sa maturation jusqu’à environ 25 ans, il est plus vulnérable au stress et aux effets de la consommation de cannabis avant cet âge. Des études ont démontré que l’initiation au cannabis avant 15 ou 16 ans (dépendamment de l’étude) est liée à un risque plus important de psychose.

Si tu as déjà commencé à consommer et que l’attente n’est pas une option, il y a tout de même des façons de réduire tes risques :

  • En réduisant la fréquence de ta consommation, puisque c’est la consommation élevée, en particulier, qui est liée à la psychose. Cette réduction dépendra de ton contexte actuel de consommation : si tu fumes trois joints par jour, sauter le deuxième signifiera déjà 7 joints de moins par semaine. Si tu consommes un produit de cannabis comestible très puissant à chaque jour, tu pourrais commencer à alterner entre une dose entière et une demi-dose, ce qui représente déjà une réduction de 20% à 30% de la quantité totale consommée, dépendamment de si tu as trois ou quatre jours de demi-doses. Si tu consommes assez souvent, réduire la fréquence peut aussi te bénéficier d’autres façons, comme en diminuant ta tolérance.  De cette façon, tu peux avoir le même effet recherché avec moins de cannabis, réduisant ainsi tes dépenses et augmentant ton plaisir à chaque fois, puisque ça fera moins partie de ta routine.
  • En consommant un produit de cannabis ayant un taux moins élevé en THC et plus élevé en CBD. Si tu ne sais pas ce qu’est le THC, nous l’expliquons en détail ici. Si ton cannabis provient d’une source légale, tu pourras voir les taux de THC et de CBD sur l’étiquette. S’il provient d’une source illégale, il est plus difficile de connaître cette information, mais tu peux toujours demander à la personne qui t’a fourni le cannabis. Parler de THC et de CBD est de plus en plus commun et, considérant que de plus en plus de personnes cherchent des variétés à teneur élevée en CBD, ton fournisseur pourrait avoir cette information. Réduire le taux de THC du cannabis consommé signifie habituellement aussi augmenter le taux de CBD ce qui peut réduire les risques que pose le THC pour la psychose. Tout comme réduire ta fréquence de consommation, réduire la teneur en THC de ton cannabis peut être agréable : tu pourrais vivre un « high » différent ou être capable d’être plus actif.ve après ta consommation. Si tu n’es pas au courant de la teneur en THC de ton cannabis, tu peux toujours le consommer en plus petites quantités afin de réduire ton apport total de THC.

Ces facteurs sont tous importants pour prédire le risque de vivre une psychose liée à la consommation de cannabis et constituent donc des moyens de réduire tes propres risques. L’idée de vivre une psychose peut être inquiétante et si tu as des préoccupations par rapport à ça, nous en discutons davantage ici.

Le cannabis est-il mauvais pour ma santé mentale?2020-03-09T15:34:09+00:00

Nous allons commencer par te donner une réponse que tu aurais peut-être pu deviner : ça dépend.

Le cannabis peut avoir des effets entièrement contradictoires, ce qui peut mener à beaucoup de confusion. L’effet du cannais sur la santé mentale dépend de plusieurs facteurs liés à notre corps, ainsi qu’au type de cannabis consommé. Ça peut nous relaxer ou nous faire vivre de l’anxiété, améliorer ou empirer le sommeil, réduire les nausées ou mener à des vomissements, stimuler ou couper l’appétit… c’est vraiment une sorte de « yin » et de « yang ». Ressentir les effets désirés sans les effets négatifs requiert une réflexion approfondie.

Commençons par examiner les liens entre différents groupes de symptômes de problèmes de santé mentale. La plupart de la recherche a jusqu’à présent examiné les symptômes intériorisés, c’est-à-dire les troubles de santé mentale difficiles à reconnaître de l’extérieur et qui sont ressentis très personnellement comme la dépression, l’anxiété et le syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Il y a aussi les symptômes extériorisés, c’est-à-dire des problèmes qui sont plus visibles, comme les troubles de conduite et d’opposition et, parfois, le trouble de déficit d’attention et d’hyperactivité (TDAH).

« Au début, ça calmait toute les douleurs et la dépression puis tout est revenu en arrière -il a d’un coup provoqué de la douleur et des pensées dépressives ».

Si nous examinons l’association générale entre la consommation de cannabis et les troubles de santé mentale, nous notons que les personnes qui consomment du cannabis vivent plus souvent des difficultés au niveau de leur santé mentale. La question devient alors : lequel vient en premier?

Les symptômes extériorisés sont généralement prédicteurs d’une consommation future de cannabis. Ceci ne signifie pas nécessairement que si quelqu’un résiste beaucoup à l’autorité et aux règles, il ou elle sera inévitablement mené.e à consommer du cannabis. Il peut y avoir plusieurs autres facteurs importants qui entrent en ligne de compte comme leurs relations avec leur famille, leurs proches et leurs enseignant.es, ainsi que leur performance à l’école. Cependant, tandis que certains symptômes intériorisés, telle la dépression, prédisent parfois la consommation de cannabis, d’autres études démontrent que la consommation de cannabis prédit les symptômes intériorisés subséquents, encore une fois particulièrement pour la dépression et la psychose. Si tu cherches à t’informer davantage sur la psychose en particulier, nous avons examiné les facteurs de risque (qui est plus à risque de développer une psychose liée à sa consommation de cannabis), les méthodes de réduction des méfaits pour la psychose et le cannabis et les façons de différencier un « bad trip » d’un épisode de psychose.

Il est possible que tu te poses aussi des questions sur les effets à court terme et sur les liens entre le cannabis et l’anxiété. Pour l’instant, il n’y a pas de certitude quant aux effets à court terme du cannabis sur la santé mentale, mais il semble qu’il y ait un lien entre la consommation de cannabis et une réduction de certains types de mémoire au cours des prochains jours, ce qui peut s’avérer frustrant. Certaines personnes peuvent se sentir moins motivées, mais cela reste discutable d’un point de vue scientifique. Si tu sens que le cannabis pourrait être en train d’affecter ta santé mentale, d’une manière positive ou négative, tu peux tenir un journal de bord dans lequel tu notes comment tu te sens à chaque jour, notant aussi quand tu consommes du cannabis. N’oublie pas de détailler tes habitudes de sommeil, ton appétit, ton humeur, tes interactions sociales et ta consommation d’autres substances, telles que l’alcool, dans ton journal de bord. Un avantage additionnel est que certaines personnes trouvent que cette pratique en soi aide leur santé mentale!

Tu as une autre question?

Pose-la ici et nous répondrons aux questions les plus fréquemment posées.
Pourquoi quelqu’un voudrait consommer du cannabis?2024-02-20T16:18:23+00:00

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles quelqu’un choisit de consommer du cannabis. Ces raisons varient d’une personne à l’autre et même d’une consommation à l’autre. Voici tout de même quelques motifs de consommation clés ainsi que leurs implications :

  • La conformité : vouloir être comme les autres ou avoir sa place parmi les autres peut être une raison pour laquelle quelqu’un voudrait consommer. Il est complètement normal de vouloir faire partie d’un groupe ou de se sentir plus proche de ses pairs, mais une chose que nous avons noté dans Examiner le lien est que plusieurs jeunes de notre groupe ont regretté leur consommation de cannabis à cette fin. Ces jeunes auraient préféré que, s’ils/elles décidaient de consommer, ce soit par choix et non parce que leurs ami.es le faisaient. Quelque chose à garder en tête!
  • Les motifs sociaux, comme tu l’as peut-être deviné, visent à rendre plus agréables les activités sociales comme les partys ou les moments entre ami.es. Cette raison de consommer s’apparente à aller boire un verre ou prendre un verre à la maison avec des ami.es.

« C’est le fun et déstabilisant, comme la montagne russe la plus folle que j’ai jamais faite ».

  • Le « coping » : Certaines personnes consomment du cannabis pour faire face à leur stress, leur dépression ou leur anxiété. Cette raison de consommer est celle qui est la plus souvent associée avec une consommation problématique, c’est-à-dire une consommation qui va à l’encontre des buts, des relations et des responsabilités de quelqu’un. Cependant, quoique ce type de consommation comporte un risque accru, il peut aussi être la seule ressource à laquelle une personne a accès et il est donc important d’observer plus profondément ses raisons de consommer, quels soutiens lui manquent et quelles ressources alternatives peuvent lui être offertes.
  • Certaines personnes pourraient aussi consommer du cannabis à des fins médicales ou thérapeutiques. La consommation à ces fins peut être faite suivant une prescription (appelée une autorisation dans le contexte du cannabis), mais peut aussi exister sans prescription, une pratique que l’on appelle l’automédication, qui peut parfois chevaucher les pratiques liées au « coping » lorsqu’il s’agit d’automédication pour des symptômes de santé mentale.
  • Finalement, certaines personnes consomment du cannabis simplement pour le plaisir. Le but est généralement d’améliorer ou d’ajouter quelque chose à une expérience, comme rendre une situation plus excitante ou simplement être « gelé.e. » Cette raison de consommer du cannabis est la plus répandue.

« Ça m’aide à relaxer, beaucoup, ça me fait oublier mes soucis, comme si rien n’importait sauf le moment présent… je n’ai pas l’habitude de vivre de cette façon. Ça me met dans cet état ».

Il est aussi commun de consommer pour plusieurs de ces raisons. Se pencher sur les raisons de ta consommation ou de celle de tes ami.es peut être très révélateur. Quand tu penses à ta propre consommation, tu peux aussi te demander s’il y a eu une progression ou un changement dans tes raisons de consommer au fil du temps.

  • As-tu commencé pour le plaisir, mais tu consommes maintenant lorsque tu rencontres des difficultés? Est-ce que cela te convient?
  • As-tu commencé à consommer parce que tes ami.es le faisaient, mais tu as découvert que ça t’aidait avec tes maux de dos, alors tu as commencé à le faire par automédication? Est-ce que cela te convient?

Avoir une meilleure compréhension des raisons qui amènent une personne à consommer peut être un outil favorisant la nuance et la profondeur dans la discussion de sa consommation, ce qui peut aider à la déstigmatisation.

J’aime ça consommer du cannabis, mais je veux réduire mes risques de vivre une psychose, est-ce que ça se fait?2020-04-13T20:58:42+00:00

Tout comme d’autres comportements à risque (conduire une voiture par exemple), il n’y a pas de moyen de consommer du cannabis sans aucun risque, mais il est définitivement possible de faire certaines choses pour que ta consommation soit moins risquée.

Deux facteurs de risque importants dans le développement d’une psychose pourraient ne pas s’appliquer si tu consommes déjà du cannabis, mais nous allons les mentionner au cas-où. Le premier est d’avoir un historique familial de psychose ou de schizophrénie. Tu peux t’informer à ce sujet en demandant à un membre de ta famille biologique, puisque la recherche démontre que la composante génétique est plus importante que la composante sociale dans le risque de psychose ou de schizophrénie. Par contre, il arrive qu’une famille ne veuille pas divulguer son historique par gêne, par honte, par peur d’être stigmatisée ou même par manque de connaissance des détails de son historique. La schizophrénie et la psychose sont tous deux des termes médicaux, donc tu pourrais aussi vouloir t’informer au sujet de « dépression nerveuse » ou de « rupture avec la réalité ». Si un de ces événements s’est déjà produit, ce n’est pas nécessairement une psychose ou la schizophrénie, mais ça peut t’aider à avoir une idée d’occurrences potentielles. À noter que la schizophrénie ne veut pas dire « double personnalité », bien qu’assez répandue, cette idée est fausse.

L’autre facteur de risque est ton âge d’initiation au cannabis. Commencer à consommer du cannabis en bas âge, avant l’âge de 15 ou 16 ans, est associé à un risque accru de développer une psychose. Le cerveau poursuivant sa maturation jusqu’à environ 25 ans, il est plus vulnérable au stress et aux effets de la consommation de cannabis avant cet âge. De plus, le développement cérébral se faisant si rapidement, le fait d’attendre même un ou deux ans peut faire une différence. Donc, attendre d’avoir plus de 15 ou 16 ans est un moyen de réduire ton risque et attendre à l’âge de 25 ans, quand ton cerveau est complètement développé, est encore mieux. Toutefois, ceci peut être réaliste pour certain.es et pas du tout pour d’autres.

Heureusement, il y a deux façons contrôlables de réduire ton risque qui peuvent commencer aussitôt que tu es prêt.e : réduire ta fréquence de consommation et la teneur en THC de ton cannabis. Une fréquence élevée de consommation, en particulier la consommation quotidienne ou presque, est liée à un risque plus élevé de psychose. Plus précisément, les personnes qui consomment du cannabis de manière intensive sont 4 fois plus à risque de psychose comparées à celles qui ne consomment pas, quoiqu’il demeure plusieurs débats quant à la proportion de ce lien qui est de nature « cause à effet » et celle qui ne représente qu’une occurrence simultanée. Tu pourrais néanmoins réduire ta fréquence de consommation comme moyen de diminuer ce facteur de risque.

Si tu consommes fréquemment, réduire ta fréquence peut aussi te bénéficier d’autres façons, comme en diminuant ta tolérance : comme ça, tu peux avoir le même effet avec moins de cannabis, réduisant ainsi tes dépenses et augmentant ton plaisir à chaque fois puisque ça fera moins partie de ta routine. L’autre manière de réduire ton risque est en consommant une variété de cannabis à plus faible teneur en THC.

Si tu ne sais pas ce qu’est le THC, nous l’expliquons en détail ici. Réduire le taux de THC du cannabis signifie habituellement aussi augmenter le taux de CBD, ce qui peut protéger des risques que pose le THC pour la psychose.

Tout comme réduire ta fréquence de consommation, réduire ta teneur en THC peut être agréable : tu pourrais vivre un « high » différent ou être capable d’être plus actif.ve après ta consommation. Si tu n’es pas au courant de la teneur en THC de ton cannabis, tu peux toujours le consommer en plus petites quantités afin de réduire ton apport total de THC.

Ce que nous venons de présenter sont des facteurs de risque propre au développement de la psychose, mais si tu veux en apprendre plus sur comment réduire tes risques par rapport à ta consommation de cannabis en général, nous en discutons ici.

Je ne pense pas être particulièrement à risque de vivre une psychose, mais je voudrais quand même savoir comment avoir une consommation de cannabis plus sécuritaire.2020-03-31T14:10:41+00:00

Tu es au bon endroit! Il semble que tu sois déjà au courant de l’interaction entre le cannabis et la psychose, mais au cas où tu aurais besoin d’un rappel ou de précision, tu peux toujours consulter notre réponse à cette question ici.

Pour être sur la même longueur d’onde, nous allons d’abord préciser que, tout comme d’autres comportements risqués (conduire une voiture par exemple), il n’y a aucune façon de consommer du cannabis sans aucun risque, mais il est définitivement possible de faire en sorte que ta consommation soit moins risquée. Quelques facteurs à considérer sont :

  1. As-tu commencé à consommer en bas âge?
  2. As-tu plus ou moins de 25 ans?
  3. Consommes-tu à chaque jour ou presque?
  4. Consommes-tu plusieurs fois par jour?
  5. Consommes-tu des produits à teneur élevée en THC?
  6. Est-ce qu’un membre de ta famille immédiate vit présentement ou a déjà vécu un épisode ou un trouble psychotique?
  7. As-tu déjà vécu une psychose ou des symptômes d’anxiété ou de dépression inquiétants?
  8. Consommes-tu d’autres drogues incluant l’alcool?

Ce sont tous des facteurs à évaluer si tu veux avoir une consommation de cannabis plus sécuritaire. Voici d’autres listes de conseils pour te guider, mais qui ne sont disponibles qu’en anglais :

Quoique ces ressources soient excellentes pour les questions logistiques liées au cannabis, tu pourrais aussi réfléchir à quelques questions pour évaluer si ta consommation est la plus sécuritaire possible au niveau de ta santé mentale. Tu pourrais te demander :

Est-ce que ma consommation fonctionne pour moi?

Cela pourrait avoir de multiples significations et nous te laissons décider laquelle s’apparente le mieux à ton expérience, mais un facteur important d’une consommation plus sécuritaire est de prêter attention au côté émotionnel de ta consommation. Certaines expériences pourraient ne pas porter atteinte à ta vie ou à ta santé directement, mais peuvent tout de même être difficiles ou effrayantes, ce qui relève aussi de ta sécurité et de ton bien-être. Alors, afin d’y penser plus en profondeur, tu peux te questionner sur ton état mental avant de consommer : as-tu des pensées négatives? Le cannabis pourrait-il les aggraver? Tu peux aussi évaluer ton environnement : es-tu avec des personnes de confiance? L’environnement physique est-il celui où tu désires te retrouver à ce moment? De plus, il arrive que l’on consomme du cannabis pour faire face à des difficultés comme de l’anxiété ou des problèmes de sommeil. Quoique certain.es d’entre nous en tirons un bénéfice, il se peut aussi que nous vivions des sentiments de paranoïa et d’anxiété plus prononcés ou que nous fassions une surconsommation de cannabis. Ignorer ces sentiments négatifs peut être un problème, car ils pourraient signaler l’existence d’enjeux plus sérieux.

Quelle est la différence entre fumer du cannabis et consommer un produit comestible?2020-03-30T19:17:03+00:00

Même si tu consommes la même substance lorsque tu ingères, fumes, ou vapotes du cannabis, il existe en fait plusieurs différences dans la manière dont la substance affecte ton corps, puisque tu absorbes le cannabis différemment dépendamment du type de consommation.

Quand tu fumes ou tu vapotes du cannabis, ça passe par tes poumons, où ça se rend rapidement à ton sang et ensuite à ton cerveau. Ce processus est assez instantané, les effets se faisant ressentir que quelques minutes suivant la consommation. Pouvoir ressentir rapidement à quel point tu te sens « gelé.e » est une manière efficace de gérer ta dose, ce qui signifie que quand tu auras atteint le niveau d’intoxication désiré, tu pourras le reconnaître et arrêter de consommer.

Toutefois les produits comestibles agissent comme n’importe quel autre produit alimentaire : ils parcourent ton système digestif et doivent passer par différents organes avant d’atteindre ton sang. Certaines personnes peuvent ressentir les effets de 45 à 60 minutes après avoir consommé, mais ça peut mettre jusqu’à deux heures avant de faire effet. C’est donc difficile de savoir à quel point tu vas être « gelé.e » jusqu’à ce que tu le sois déjà; à moins que tu aies beaucoup d’expérience et que tu connaisses exactement la quantité de THC contenue dans ton produit comestible. Tu pourrais aussi te sentir comme si ton produit n’avait pas fonctionné en raison du long délai. Ne t’en fais pas : il va fonctionner! Parfois, les gens vont penser que ça met trop de temps à faire effet et vont consommer une dose supplémentaire (une pratique nommée « re-dosage » en termes académiques).

Malheureusement, « re-doser » peut mener à une expérience négative et même à une hospitalisation causée par une intoxication, puisque les deux doses ont pris effet en même temps. Quoique personne ne soit jamais mort d’une surdose de cannabis, l’expérience peut être très désagréable.

Au Canada, les produits comestibles seront vendus par unité de 10 mg maximum afin de faciliter le dosage sécuritaire. Évidemment, ceci n’est pas le cas pour les produits comestibles faits maison ou ceux provenant de sources illégales.

Une autre différence importante est la durée de l’intoxication. Avec du cannabis inhalé (fumé ou vapoté), celle-ci durera environ 2 heures, quoiqu’à fortes doses, ça peut aller jusqu’à 8 heures. Avec des produits comestibles, c’est beaucoup plus long. Le processus digestif étant plus lent, l’intoxication peut alors durer entre 3 et 6 heures avec des effets perdurant jusqu’à 24 heures dépendamment de la dose initiale.

Alors, comment ces deux méthodes se comparent-elles? Outre les risques liés au dosage des produits comestibles, ceux-ci comportent moins de risques propres à leur méthode de consommation. Tandis que fumer du cannabis comporte des risques pour les poumons, les produits comestibles sont comme n’importe quel autre aliment. Ceci étant dit, les risques associés avec le fait de fumer du cannabis ne s’appliquent peut-être pas au vapotage. Or, nous en apprenons actuellement de plus en plus sur les risques liés à certains produits utilisés pour le vapotage, tels les liquides et les produits chimiques mélangés aux extraits de cannabis.

Si tu souhaites réduire ton risque avec les produits comestibles, tu peux y aller petit à petit. En anglais la devise « start low, go slow » est de mise; en commençant par une petite dose et en ne re-dosant qu’après au moins 2 heures. Ceci t’aidera à mieux gérer ta dose et à passer un bon moment!

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